Je vous mets le dernier chapitre... Bonne lecture.
Chapitre 16
En entendant ces mots, la colère de la Reine monta d’un cran.
– Ah vous croyez ! Savez-vous à quoi leur servaient ces enfants que vous leur avez livrés en 1965 sans que je sois au courant de cette affaire ?
– Ils les voulaient pour leur compagnie, c’est ce qu’ils nous avaient dit. Que reprocher à des créatures qui veulent faire visiter l’univers à des enfants terriens ? fit-il, ne comprenant pas ce qui pouvait lui être reproché.
– De la compagnie ! Mais mon pauvre ami, vous êtes bien loin de la réalité, ces enfants ont été arrachés à leurs familles pour servir de drogue à ces créatures. Oui, vous m’avez bien comprise, ils se nourrissaient de leur essence, ils les maintenaient dans un état d’asservissement total ! Ces pauvres gamins n’ont rien vu des merveilles que recèle notre univers ! Mieux valait pour eux la mort à cet état de fait, vous pouvez me croire !
– Tout est de votre faute Capitaine ! Nous aurions dû vous abattre en 1965, lança le Général, signant là son arrêt de mort.
Tosh ne put en supporter davantage, jusqu’à maintenant, elle ignorait totalement ce qui était advenu des enfants, mais à la lumière de ce qui venait d’être dit, elle sentit la colère la submerger tel un raz de marée incontrôlable. Elle prit son arme et tira par trois fois, abattant le militaire qui s’effondra.
Une partie de la garde protégea la Reine et l’autre se saisit de la jeune femme dont le visage ruisselait de larmes. Elle lâcha son revolver et baissa la tête.
– Majesté, je vous en prie, tenta le leader quand il vit la souveraine regarder l’homme étendu à ses pieds. C’est une mère, elle…
– Je comprends Capitaine, fit-elle en s’approchant de la Japonaise. Ne vous en faites pas, dit-elle en posant la main sur le bras de la jeune femme. Je sais ce que vous pouvez ressentir, je suis mère également et j’aurais pu en arriver aussi à cette extrémité. Par décret royal, je vais vous gracier pour ce geste ainsi vous n’aurez rien à craindre.
– Je ne peux pas accepter Madame, j’ai tué, souffla Tosh.
– C’est votre cœur de mère qui vous a dicté ce geste.
– Je…
– Écoute la Reine, intervint Jack.
Tosh hocha la tête, la souveraine fit un signe et la garde s’écarta. Owen vint prendre sa collègue dans ses bras et l’éloigna de quelques pas.
– Capitaine, je vous attends à Buckingham à 10 h demain avec les parents de ce pauvre enfant, fit-elle.
– Nous serons là Majesté.
Tandis qu’ils discutaient, le corps du militaire avait été enlevé et le personnel s’activait à nettoyer le sang qui avait coulé.
Le médecin entraîna la jeune femme vers la seconde pièce et il téléphona au service funèbre qui devait s’occuper de préparer l’enfant pour son enterrement. Jack et Ianto vinrent les rejoindre quand l’escorte royale eut quitté la salle et Tosh courut vers le leader qui l’accueillit contre lui.
– Ça va aller ma belle. Je sais que tu auras sans doute du mal à t’en remettre, mais tout va bien se passer.
– Pourquoi m’a-t-elle dit ça ?
– Parce qu’elle est comme moi, intervint Ianto, elle sait.
Elle le regarda sans comprendre et il baissa les yeux sur son ventre. Elle posa ses mains dessus en un geste de protection inconscient et se tourna vers le médecin.
– Non, souffla-t-elle ?
– C’est à vérifier, mais je crois bien que si, insista le Gallois. Il me semble que tu as un médecin dans tes connaissances, il se fera un plaisir de te renseigner, j’en suis certain, finit-il avec un sourire.
– Comment peux-tu savoir ce que j’ignore moi-même ? demanda la jeune femme.
– Je suis très observateur, tu l’as oublié ?
Elle lui sourit timidement et se blottit contre Owen qui avait le cœur battant à l’idée d’être bientôt père. Il l’embrassa tendrement sur la tempe et lui caressa le dos pour la rassurer.
À ce moment, les hommes des pompes funèbres arrivèrent, escortés par deux gardes. Jack s’approcha d’eux et leur donna les directives. Ils avaient amené un cercueil réfrigéré et ils préparèrent le transport.
– Cet enfant mérite tous les égards, fit le leader, prenez bien soin de lui.
– Ce sera fait Monsieur, ne vous en faites pas. Il sera prêt pour la cérémonie demain après-midi.
– Vous savez ce que vous avez à faire ?
– Oui, nous avons reçu les directives du chambellan de la Reine.
– Très bien, alors faites de votre mieux, fit le Capitaine.
Les trois autres membres s’approchèrent et restèrent silencieux pendant que les hommes s’occupaient du garçon. Quand le caisson fut refermé, ils suivirent les agents jusqu’à leur véhicule. Quand celui-ci s’éloigna, l’équipe rentra à l’hôtel et Jack demanda qu’on leur serve une collation dans la chambre.
En attendant celle-ci, le leader téléphona aux parents de Dean, leur expliquant que tout était fini et que leur sacrifice n’avait pas été vain. Il leur dit également qu’ils étaient attendus au palais de Buckingham afin d’y rencontrer la Reine, mais n’ajouta rien de plus. Puis il prit congé en leur donnant rendez-vous pour le lendemain et les assura de son soutien.
– Bien, nous allons manger quelque chose et ensuite, nous irons faire les boutiques, fit Jack avec entrain.
– Pourquoi ? demanda Owen.
– Vous ne pouvez pas nous présenter au palais dans cette tenue. Il faut respecter l’étiquette, dit-il avec un grand sourire.
– Pourquoi devons-nous aller au palais ? s’enquit Tosh.
– Vous le verrez bien, fit-il en se servant dans les plats qui venaient d’être déposés.
Ianto gardait le silence, il était encore sous le coup de l’émotion ressentie à la mort de son leader. Il le fixa et baissa les yeux brusquement en voyant que celui-ci le regardait. Jack posa sa main sur la sienne et la serra doucement.
Quand ils eurent fini, ils sortirent pour ne revenir qu’après le dîner. Les vêtements achetés avaient été livrés à l’hôtel et les attendaient dans leur chambre.
Une nouvelle fois, le Gallois s’endormit, lové contre le Capitaine qui commençait à se sentir frustré de cette proximité pour ainsi dire stérile de câlins, mais il se disait qu’une fois revenu à Cardiff, beaucoup de choses allaient changer. L’immortel sombra à son tour, se laissant emporter dans un sommeil peuplé de rêves délicieux.
Au matin, il se leva sans bruit, cette fois, la main de Ianto s’était trouvée sur une partie de son anatomie qui n’en demandait pas tant et le Capitaine alla se soulager dans la salle de bain, essayant de contrôler ses gémissements lorsqu’il se libéra.
Quand il revint dans la chambre, il croisa le regard gêné du Gallois et lui sourit avant de l’embrasser tendrement.
– Jack…
– Ce n’est rien Ian, ne t’en fais pas pour ça. Bien, il faut que tout le monde se lève, nous sommes attendus. Ensuite, nous pourrons aller à l’enterrement de Dean et rentrer à Cardiff, il nous faut retourner au Hub.
– Tu as des nouvelles de la base ?
– Oui, tout va bien, mais il y a quelques difficultés avec Myfanwy.
– Lesquelles ? s’enquit le Gallois en sortant du lit.
– Elle attaque la porte quand Vince vient la nourrir. Il est obligé de faire extrêmement attention.
– Il entre dans la base ?
– Non, il s’agit d’un double accès qui est verrouillé normalement, mais c’était le seul moyen de pouvoir la nourrir. Pour les pensionnaires des voûtes, il n’y a pas de problèmes, je lui ai donné le code.
– Bonjour, fit Tosh en se redressant.
– Bonjour ma belle, bien dormi ? demanda l’immortel.
– Oui merci, dit-elle, passant sous silence les bruits qu’elle avait entendu plus tôt, provenant de la salle de bain.
Elle comprenait que le leader ait certains besoins, surtout avec le Gallois près de lui. Elle savait qu’il lui était difficile de prendre sur lui, d’autant plus qu’ils dormaient dans la même chambre que les deux hommes, ce qui n’était pas l’idéal pour un moment d’intimité.
Elle se sauva dans la salle d’eau et le Gallois lui apporta sa tenue. Quand elle revint, elle portait un magnifique tailleur anthracite avec un chemisier blanc. Owen avait revêtu son costume et se regardait dans la glace avec une moue qui fit sourire sa compagne. Ianto terminait de nouer sa cravate et Jack remonta ses bretelles sur sa chemise. Le Gallois l’observa un instant et sourit.
– Même pour aller voir la Reine, tu ne te sépareras pas de ton manteau ?
– Non, fit-il l’œil pétillant. Bien, il faut y aller ou nous allons être en retard.
Ils sortirent et allèrent petit déjeuner, puis ils prirent le SUV pour se rendre au palais. Ils s’arrêtèrent devant les marches et un groom vint récupérer les clés pour aller garer le véhicule.
En entrant dans le hall, ils virent les parents et le frère de Dean et Jack s’approcha pour les saluer.
– Bonjour, dit-il. Je suis heureux que vous soyez venus.
– On ne peut pas refuser une invitation de la Reine, répondit la mère timidement.
– Non, effectivement. Venez, elle nous attend.
Il les entraîna vers la salle du trône, suivant le valet qui leur ouvrait le chemin. Quand ils pénétrèrent dans la pièce, ils virent qu’il y avait un grand nombre de personnes. On leur demanda de s’approcher de la souveraine et tous s’inclinèrent devant elle.
– Capitaine, je suis heureuse de vous revoir, fit-elle avec un sourire.
– C’est un honneur, Majesté.
– M. et Mme McCan, je compatis à votre douleur, mais votre sacrifice n’a pas été vain, il a permis de sauver les enfants de la Terre et pour cela, vous avez mon éternelle reconnaissance. Comment s’appelle cet enfant ? demanda-t-elle en montrant le garçon qui tentait de se cacher derrière sa mère.
– Gary Majesté, répondit le père en incitant son fils à se montrer.
– Eh bien Gary, ton frère est un héros, mais il ne le saura jamais malheureusement. Je sais qu’il te manque, mais il a sauvé tellement d’enfants qu’il restera dans notre souvenir. Rien ne remplacera cette perte, mais je voulais quand même que quelque chose soit fait. Si vous l’acceptez, je voudrais que la Couronne s’occupe de l’instruction de votre fils, fit la souveraine en regardant les parents. Il pourra suivre les études qu’il souhaite dans les établissements qu’il aura choisis. De même, je vous ferai verser une rente annuelle sur ma cassette personnelle, vous en ferez ce que bon vous semblera.
– Majesté… tenta la mère.
– Ce n’est qu’une juste récompense de la peine subie, la coupa-t-elle, quoi que je ne pense pas que ce soit suffisant. Je décide également que ce jour, 10 juillet, soit reconnu comment jour de deuil national et célébré comme il se doit par une cérémonie de commémoration à la mémoire de votre fils. Les générations présentes et futures n’oublieront jamais son sacrifice, il en sera parlé dans les écoles et inscrit dans les manuels scolaires.
– Nous vous remercions, souffla M. McCan retenant ses larmes à grand peine.
– Les responsables de cette affaire seront sévèrement punis, vous pouvez me croire, on ne s’attaque pas impunément à nos enfants. Capitaine, pour ce qui est de votre équipe et de votre travail, l’Unit est sommée de vous laisser gérer l’institut à votre guise et vous fournir tout soutien logistique ou financier qui vous sera nécessaire. Quant à vous, fit-elle en s’adressant à Tosh, votre enfant aura les mêmes prérogatives que le jeune Gary.
Un valet s’approcha avec un plateau sur lequel étaient posés plusieurs dossiers. La Reine les prit et les donna au couple, à la Japonaise et au Capitaine.
– Vous trouverez, dans ces documents, tout ce qu’il vous faut pour continuer d’avancer.
– Merci Madame, souffla Tosh.
– Capitaine, continuez à nous protéger du danger extraterrestre et soyez prudent.
– Je le suis Majesté.
La souveraine leur sourit une dernière fois puis sortit de la salle, suivie par sa garde. Jack invita le couple à quitter le palais et ils s’arrêtèrent sur les marches, attendant qu’on leur amène leurs véhicules.
– Ceci, fit le leader en montrant le dossier, n’est qu’un bien faible gage de gratitude pour ce que vous avez dû endurer. Prenez soin de vous et de votre fils et acceptez ce que la Reine vous a offert.
– Nous le ferons Capitaine, répondit le père. Nous avons laissé notre fils partir pour une cause juste. Je sais qu’il y a longtemps que nous aurions dû lui dire adieu, mais nous ne regrettons pas qu’il ait été appelé à une mort plus glorieuse.
Jack ouvrit la portière à la mère, mais celle-ci se tourna vers lui et l’embrassa sur la joue. Surpris, l’immortel ne réagit pas, puis il lui sourit.
– Merci, souffla-t-elle avant de prendre place.
– Je vous dis à tout à l’heure, fit-il, nous serons à vos côtés pour l’inhumation de Dean.
Mme McCan hocha la tête sans rien dire et s’installa près de son époux qui attendait pour démarrer.
L’équipe regarda la voiture s’éloigner et grimpa dans le SUV qui venait d’être avancé. Ils passèrent à l’hôtel pour se changer et récupérer leurs affaires et une fois le coffre fermé, ils prirent la direction du cimetière. Ils déjeunèrent dans un restaurant à proximité et assistèrent à l’enterrement de l’enfant. La famille était effondrée, mais elle n’était pas seule face à cette épreuve, la Reine avait délégué quelques personnes pour la représenter et l’équipe de Torchwood était là également ainsi que l’avait dit le leader.
Quand tout fut terminé, ils prirent congé et s’engagèrent sur l’autoroute. Dans deux heures, ils seraient au Hub, ils rentraient enfin chez eux et allaient savourer leur victoire.
De temps en temps, le Capitaine regardait le Gallois endormi, il se disait que maintenant, il pourrait peut-être…
Lorsqu’ils arrivèrent à Cardiff, l’immortel déposa Owen et Tosh chez le médecin et leur demanda de prendre leur journée du lendemain pour se reposer un peu. Depuis quelques jours, ils étaient sur la brèche et avaient besoin de décompresser et de discuter. L’enfant que semblait attendre la jeune femme n’avait pas été prévu. Il fallait s’assurer qu’il était bien présent et décider ce qu’il convenait de faire, mais Jack avait sa petite idée, il avait écouté les différentes réflexions de ses collègues qui avaient gardé le silence pendant le trajet.
Il prit ensuite la direction du centre et alla se garer dans le parking souterrain. Ianto venait de se réveiller et tourna la tête vers lui en souriant.
– Nous sommes chez nous, souffla-t-il.
– Oui, mais il faut que tu t’occupes de Myfanwy, je pense que Vince n’a pas pu la nourrir correctement.
– Tu crois qu’il est toujours dans le coin ?
– À mon avis, il doit être dans les voûtes, je vais aller voir, ensuite nous irons dîner et je te laisserai aller te reposer.
– Si tu veux, répondit-il en quittant le véhicule.
Ils s’engagèrent dans le couloir, Jack voyait les épaules crispées du Gallois, mais il ne dit rien. En pénétrant dans la salle principale, ils furent accueillis par un cri perçant et Ianto leva les yeux. Le ptérodactyle piquait vers eux, les frôlait de son aile et remontait rapidement pour recommencer à nouveau. L’agent sourit et lui lança une tablette de chocolat que la bête attrapa au vol avant de retourner dans son antre.
Le Capitaine se rendit aux cellules et revint quinze minutes plus tard. Ianto avait nourri le chien de garde et vérifié les ordinateurs. Il attendait près du sas et sourit en voyant revenir le leader.
– J’ai vu Vince, tout s’est bien passé. Je lui ai proposé de se joindre à nous, il va réfléchir et viendra me donner sa décision dans la semaine. Nous y allons ? lança-t-il en arrivant près du jeune homme.
Ils quittèrent la base et se rendirent dans le centre-ville. Après une soirée tranquille où ils savourèrent le plaisir simple d’être ensemble, ils allèrent faire quelques pas sur la baie. Puis brusquement le Gallois s’arrêta et Jack se tourna vers lui.
– Que se passe-t-il ?
– Je voulais savoir… pourrais-tu me dire…
Il ne savait pas comment aborder le sujet. Il aimait le Capitaine au-delà de l’entendement et voulait faire plus avec lui que simplement dormir dans le même lit, mais il n’avait aucune expérience et craignait que l’immortel ne soit dépité par ses performances.
– Que veux-tu savoir ? s’enquit le leader en s’approchant.
– Je… je n’ai jamais… et si tu étais déçu ?
– Pour quelle raison le serais-je, dis-moi ? fit-il en lui caressant tendrement la joue. Il faut que tu saches une chose, je t’aime et cela ne changera pas. Faire l’amour n’est pas une compétition comme tu sembles le croire, c’est un échange. Oui, je t’ai écouté, dit-il en voyant le Gallois ouvrir de grands yeux. Tu as des choses à apprendre, c’est certain, mais je ne pense pas que tu aies à rougir de ce que tu pourrais m’offrir. Je voudrais être pour toi, ton ami, ton amant et peut-être plus, qui sait.
Jack posa ses lèvres sur les siennes en un baiser tendre et délicat. Les mots prononcés par le leader tourbillonnaient dans la tête du jeune homme qui se laissait aller à cette étreinte qui réveillait son corps. Puis soudain, il s’écarta, surprenant son compagnon.
– Qu’y a-t-il Ianto ?
– Ce sont tes paroles, ami certainement, amant sans doute, mais que pourrait-il y avoir de plus ? demanda-t-il sans comprendre.
– Nous verrons ça plus tard, souffla le Capitaine d’un air qui donna des frissons au Gallois.
–
Ok, alors au diable la faille et les aliens ! Ce soir, j’ai bien plus important à faire, pensa le jeune homme. Tu veux venir chez moi ? demanda-t-il au leader.
– Avec plaisir, murmura Jack.
Ils se dirigèrent vers l’appartement de l’agent et Ianto l’invita à entrer. Quand il referma la porte, un sourire éclairait son visage. Oui, ce soir serait LE soir, il l’avait décidé !
***
Bien plus tard dans la nuit, les deux hommes reposaient, blottis l'un contre l'autre.
– Je t’aime Ian, souffla-t-il. Dieu m’est témoin que je n’ai jamais aimé autant ! Je veux te garder près de moi pour toujours.
– Tu sais bien que c’est impossible, murmura le Gallois. Un jour, je partirai et tu devras continuer.
– Alors profitons du temps que nous avons ! Hier, je t’ai dit que tu pourrais être bien plus qu’un ami ou un amant, je voudrais que tu unisses ta vie à la mienne, je voudrais que nous formions une famille, que nous ayons des enfants…
– Des enfants ? fit le jeune homme incrédule. Tu envisages d’adopter ?
– Non, pas vraiment.
Ianto se redressa et le fixa sans comprendre, comment pourraient-ils avoir des enfants sans adopter ?
– Cesse de te poser des questions, c’est moi qui te les donnerai, souffla le leader.
Le Gallois s’écarta, il devait avoir mal compris les paroles, un homme ne peut pas donner la vie, c’était impossible !
– Tu devrais pourtant y être habitué depuis le temps, reprit l’immortel qui avait écouté ses pensées. N’oublie pas que je ne suis pas de ce siècle, et de là où je viens, un homme peut mettre au monde des enfants, nous sommes génétiquement modifiés pour ça.
Ianto restait silencieux, les mots avaient du mal à arriver à son cerveau. Jack s’inquiéta, il n’avait pas pensé que cet aveu pourrait perturber son amant. Et s’il refusait ce qu’il était ?
– Ian ?
– Tu peux avoir des enfants ? s’enquit le jeune homme.
– Oui.
– Tu veux en avoir avec moi ?
– Oui.
Ianto le regardait, pesant le pour et le contre de la décision qu’il devait prendre, mais comment pourrait-il vivre sans Jack à ses côtés ? Cela faisait des mois qu’il espérait un rapprochement et maintenant qu’il avait eu lieu, il ne pouvait pas le laisser lui échapper !
– Je suis d’accord, Cariad, je veux bien que l’on se marie, que nous formions une famille et que nous ayons des enfants. Je veux bien tout ce que tu me demanderas car tu es ma vie et que je ne peux pas vivre sans toi. J’ai cru dépérir quand tu as disparu, je ne t’avais pas dit ce que je ressentais et ça me rongeait.
– Je voulais t’en parler aussi Ian et si Gwen n’avait pas fait cette erreur, tu l’aurais su bien plus tôt.
– Si tu n’avais pas pu revenir, tu serais resté avec lui ? demanda le Gallois faisant allusion à son double.
– Non, je ne pense pas, il était toi, mais en même temps, il ne l’était pas. Sa mort a été une tragédie pour moi, mais j’aurais bien plus souffert si c’était toi que ces aliens avaient tué. Tout le temps, je me répétais que je devais faire quelque chose. Je me réveillais le matin en me disant
Et si on pouvait tout changer ! La perte de ton autre toi a été douloureuse, mais je savais que je ne resterais pas dans cette réalité. Je devais tout faire pour revenir vers toi et te protéger.
– Tu as tout changé Cariad, tu es revenu, tu m’as sauvé et je t’aime tellement.
Oui, Ianto avait maintenant tout ce qui pouvait éclairer son existence, il aimait un homme hors du commun, il allait se marier avec lui et avoir des enfants de lui, que demander de plus à la vie, même si celle-ci réclamerait un jour son tribut et laisserait la mort l’emporter !
Le lendemain, Jack activa le miroir quantique pour la dernière fois, il devait prévenir ses amis qu’ils ne risquaient plus rien. La menace était levée, ils allaient pouvoir envisager un avenir plus serein sans craintes pour l’enfant à naître. Il leur dit également qu’il avait retrouvé l’amour de sa vie et qu’ils allaient se marier.
Owen et Tosh étaient près de lui. En voyant le couple face à eux, ils eurent l’impression de se voir dans une glace et se sentirent un peu mal à l’aise. Quand Ianto s’approcha, la jeune femme du miroir plaqua sa main sur sa bouche et des larmes coulèrent sur ses joues. Le Gallois était l’exacte réplique de son ami décédé, mais Jack avait tenu parole, elle savait qu’il le protégerait, ainsi, il vivrait toujours quelque part.
Quand le passage se referma, le jeune homme se tourna vers le leader et lui sourit. Maintenant, ils allaient reprendre le cours de leur vie et oublier ces moments difficiles qui les avaient séparés.
Un peu plus tard, ils quittèrent la base et Jack l’emmena dans un quartier résidentiel où il s’arrêta devant une belle bâtisse. Son contact avait trouvé ce qu’il lui avait demandé : la villa dans laquelle il avait passé quelques jours en compagnie de son autre Gallois et il comptait bien profiter de la maison avec son futur époux. Quand Ianto fut mis au courant, il sourit, ici ou là-bas, le Capitaine l’aimait, mais lui avait la chance de maintenant partager sa vie, son lit et son amour !
FIN